Publié le 21 novembre 2018
L’espoir est un bon médicament, dit la science
Ajouter de l’espoir aux messages de santé motive les changements comportementaux.
Par Jean-Luc Monsempès
Qu’est ce qui vous motive à agir pour obtenir une meilleure santé ?
Pour obtenir un résultat différent de celui que vous avez dans votre vie actuelle, la formulation positive du but de santé est nécessaire.
Mais qu’en est-il de la motivation à adopter de nouveaux comportements de santé ?
La motivation est à un niveau logique plus élevé que celui de l’action, car c’est le niveau des valeurs. Pour ceux qui connaissent les méta-programmes de la PNL, la motivation peut avoir deux directions distinctes : soit l’attention est dirigée vers la réalisation de quelque chose d’important à obtenir dans le futur (on parle du schéma « Aller vers »), soit l’attention est dirigée vers les obstacles à éviter ou à prévenir (on parle du schéma « S’éloigner de »). Dans le premier cas c’est souvent une émotion négative comme la peur qui déclenche l’énergie à agir. Dans le second cas, c’est une émotion positive d’envie, d’espoir, d’optimisme qui est la source de l’énergie à agir. La question est de savoir, dans le domaine de la santé, quelle est la direction de la motivation la plus associée à l’adoption d’un nouveau comportement ?
Une étude récente montre clairement que l’espoir est un bon médicament car l’espoir peut aider les individus à adopter des mesures préventives. Les résultats de deux études montrent que la croyance de la personne en sa capacité à s’aider elle-même prédit de manière significative les intentions de prendre des mesures préventives contre le cancer de la peau, comme par exemple se protéger par une crème solaire ou des vêtements.
Cette croyance est composée d’espoir (c’est possible pour moi) et d’auto-efficacité (je suis capable de faire ce qu’il convient et les comportements adoptés peuvent produire les résultats attendus). Et une croyance positive par rapport aux buts de santé va générer des émotions qui facilitent la mise en oeuvre des comportements appropriés. «Lorsqu’on délivre des messages de santé, il ne suffit pas d’éduquer les patients, il faut aussi les motiver, et les émotions sont vraiment de bons motivateurs », a déclaré Jessica Myrick, professeur agrégé de communication.
Nous pensons souvent que les émotions sont irrationnelles, mais notre recherche indique que les émotions peuvent nous aider à faire les choses qui nous garderont en bonne santé et en sécurité. Il est donc important de comprendre la portée des réponses émotionnelles aux différents types de messages. Selon les chercheurs, des travaux antérieurs ont montré que si la peur peut capter l’attention du patient et créer une prise de conscience sur son problème de santé, cette prise de conscience ne conduit pas nécessairement à des comportements susceptibles d’aider les gens à affronter le problème.
Selon J. Myrick « Il existe un important et intéressant travail sur les effets de la peur. Mais nous nous sommes demandé si le fait de dire aux gens comment éviter que quelque chose d’effrayant ne se produise, pouvait générer de l’espoir » ; « Nous ne comprenions pas bien comment le fait de passer d’un message concernant la peur de quelque chose à un message sur la manière de réparer ou prévenir cette chose, pouvait déplacer l’état émotionnel de la peur à l’espoir. » La peur et l’espoir peuvent travailler ensemble pour créer des messages plus convaincants, déclare J. Myrick « Nous pouvons penser à l’espoir et la peur comme la carotte et le bâton » ; « L’un ou l’autre seul peuvent être efficace, mais les deux ensemble peuvent être une combinaison particulièrement gagnante. »
Dans la première étude, 341 participants, âgés de 17 à 72 ans, ont été recrutés à partir de la plate forme en ligne d’Amazon, Mechanical Turk. Les participants devaient examiner et réagir à un article sur le cancer de la peau à partir d’une page Web conçue pour ressembler à une page du site de santé WebMD.
L’article à lire était divisé en trois parties avec les sous-titres suivants :
« Dans quelle mesure la plupart d’entre nous sont-ils susceptibles d’avoir un cancer de la peau ? »
« Quelle est la gravité du cancer de la peau ? et
« Quelles mesures pouvons-nous prendre pour prévenir le cancer de la peau et quelle est l’efficacité de ces mesures ? »
Les sous-parties du message exprimaient des croyances pouvant impacter la santé, notamment la vulnérabilité à la maladie, la gravité de la maladie, l’existence d’une aide et la possibilité d’accéder à cette aide.
Après avoir lu le message, les participants devaient faire part des émotions ressenties à propos de l’article, dont les ressentis d’espoir, d’optimisme et d’encouragement, toutes ces émotions que les chercheurs ont liées à des états d’espoir.
L’autoefficacité et l’espoir ont servi de facteurs prédictifs significatifs par rapport à des intentions de vouloir se protéger du soleil.
Dans une deuxième étude, 382 étudiants ont regardé une vidéo de sensibilisation au mélanome puis répondu à une série de questions sur la vidéo.
367 étudiants ont répondu au sondage qui leur a été adressé une semaine plus tard pour déterminer s’ils avaient adopté des comportements de protection vis-à-vis du soleil.
Les résultats de la deuxième étude montrent que l’espoir a joué un rôle dans l’adoption de mesures de protection et qu’une semaine plus tard les participants étaient engagés dans ces comportements de protection.
Myrick a déclaré que l’addition d’espoir aux messages de santé pouvait non seulement créer des messages plus persuasifs, mais aussi être plus éthiques. «Vous ne voulez pas laisser les gens dans un état de peur », a déclaré Myrick. « Vous devez leur donner des solutions possibles qui vont les aider. » Pour les chercheurs, les travaux futurs pourraient se pencher sur la conception de messages individuels, mais aussi de messages collectifs, y compris la façon dont les craintes pour la santé sont signalées dans les médias. « Cette étude représente un bon début dans la compréhension de la danse complexe entre les différents types d’émotions et de cognitions afin de mieux promouvoir la santé publique », a déclaré Myrick.
« Et peut-être cela conduira-t-il à concevoir d’autres campagnes de santé — par exemple, des campagnes de vaccination antigrippale souvent associées à la peur dans les médias, pour donner de l’espoir aux gens et les aider à se souvenir de ce qu’ils peuvent faire tous les jours, par exemple se faire vacciner, se laver les mains et ne pas aller à l’école quand on est malade.
Commentaires : les résultats suggèrent clairement qu’en matière de motivation, les deux schémas cognitifs (méta-programmes PNL) peuvent être utilisés.
En même temps un message qui crée une envie « d’Allers vers » un comportement de santé, et un autre message d’évitement de la peur des dangers de la maladie.
Cela consiste à ajouter une force d’attraction à une force de propulsion.
Source : Penn State. « Fear and hoping : Adding hope to health messages may motivate better behaviors. » ScienceDaily. Science- Daily, 23 February 2018. <www.sciencedaily.com/releases/>
Extrait du magazine Métaphore N°89 de juin 2018 l’accès au magazine métaphore datant de moins de 2 ans est accessible uniquement aux adhérents NLPNL
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