Amour, gratitude

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Publié le 16 novembre 2019

Amour, gratitude

 

Puisque nous sommes humains, je sais que nous serons brisés, que nous aurons le cœur brisé, que nous nous blesserons les uns les autres. Nous serons suffisamment arrogants pour croire que nous savons, sans l’ombre d’un doute, que nous allons prendre la respiration suivante. Nous sommes convaincus que nous nous réveillerons demain matin. Ces croyances, on pourrait les appeler l’arrogance ordinaire (commune). Parce qu’en vérité, nous ne savons rien de demain.

Pour moi, ceci est d’importance cruciale.

Lorsque j’oublie d’être ramené à l’humilité par l’Inconnaissable, lorsque je pense que je suis en charge des événements, je deviens un petit peu plus arrogant. Ma manière à moi de faire du gâchis dans ma vie, c’est de penser que je suis complètement en charge de ma vie. Finalement, un coup me met à genoux, et alors je me souviens et me réveille un tant soit peu. “Oh, oui ! je ne suis pas le responsable de tout cela et je ne sais pas ce qui va se passer”. Maintenant, voici le point-clé : il est important, lorsque nous sommes confrontés à notre arrogance, d’aimer malgré tout.

L’intention de l’impermanence

Aimer malgré tout”, signifie aimer chaque partie dans la création du Divin. Être conscient que nous nous atteindrons mutuellement dans nos sentiments, vous blesserez les miens et je blesserai les vôtres, et il y aura dans le monde de grandes souffrances émotionnelles et physiques. Comme Jung le dit, “il n’y a pas d’émergence de la conscience sans souffrance”. Ce que je dis, c’est : soyez conscients de tout cela et aimez malgré tout.

De plus, il est intéressant de penser que ce que nous expérimentons, bon ou mauvais, finira. Tout passe ; cet article se terminera. Mon corps mourra. Vos corps mourront. Les murs de la pièce dans laquelle j’écris s’écrouleront. Tout ce que nous avons, tout ce que nous aimons, tout ce à quoi nous tenons précieusement est impermanent, en train de changer, de mourir. Tout cela est destiné à finir, à se terminer. Et en réalisant cela, je me demande : “qu’est-ce que je fais en présence de notre évanescente réalité ? Qu’y a-t-il à faire ?

À nouveau, il me semble que ce que nous sommes appelés à faire est : “Aimer malgré tout”. Il me semble que l’Esprit de la PNL est impliqué dans la réalisation que tout est appelé à disparaître, et que pourtant ce fait n’est pas une raison pour nous défaire de nos perceptions aimantes. Même à l’impermanence nous recherchons une intention positive. Elle nous permet de nous sentir reconnaissants pour tout ce qui est, car de tout cela nous n’avons rien créé. Ce sont les cadeaux de l’univers.

Le paradis sans réclamation

Wavy Gravy est un personnage intéressant. Je lisais quelques lignes sur lui l’autre jour. C’est un clown psychédélique. Il dit que sa méditation favorite, sa prière est “merci pour tout, jusqu’ici je n’ai aucune réclamation”. Il prie de cette manière chaque jour. Et il me semble qu’au travers de semblables prières ou méditations, ce que nous accomplissons, c’est le retour à notre espace intérieur. Nous revenons à notre innocent génie intérieur. Nous trouvons des manières d’Aimer malgré Tout.

C’est vrai : nous allons mourir. Nous confondons la carte avec le territoire. Aussi la question importante est : “que faisons-nous lorsque nous découvrons que nous allons mourir, et lorsque nous découvrons nos erreurs …?”.

Revenons à l’espace intérieur de notre innocence. Retournons à nous-mêmes. Aimons malgré Tout.

Un merveilleux petit poème de Rumi a pour sujet “Aimer malgré Tout”. Rumi était un poète soufi du 13e siècle. Il écrit :

“Venez, venez, où que vous soyez
Vagabond, adorateur, amoureux du voyage,

Venez. Notre aventure n’est pas une caravane de désespoir.
Même si vous avez rompu vos vœux mille fois, venez. Venez une nouvelle fois”.

Continuez à revenir. Peu importe combien de fois vous avez pris le départ, peu importe ce qui se passe, la réponse est : “reviens encore une fois et aime malgré tout”.

Ceci implique l’humilité. Une manière de définir la santé mentale et émotionnelle est la capacité d’être authentique, humble et dans la grâce.

En termes PNL, nous disons que l’authenticité demande des capacités de Première Position. L’humilité quant à elle demande des capacités de Deuxième Position, savoir où je commence et où je finis, mes limites et mes frontières. Et la Grâce pourrait être considérée comme le résultat de capacités de Troisième Position, une manière de comprendre l’espace du don reçu, mais non mérité, et de vivre à partir de celui-ci.

Il me semble que la PNL en tant qu’outil spirituel est très semblable à l’histoire suivante :

Un homme meurt et se retrouve devant les portes du paradis, où il voit deux files. Dans une file il y a quatre ou cinq personnes, et dans l’autre un millier de gens. L’homme est troublé, donc il va vers St Pierre et dit : “qu’est-ce qui se passe ici ? Dans une file quatre ou cinq personnes, et dans l’autre plus de mille ? Quelle est la différence, ici c’est le paradis, non ?

St Pierre dit : “oh oui, c’est le paradis. Les quatre ou cinq personnes dans cette file-ci veulent aller au paradis”.

Mais alors, les mille personnes dans l’autre file, qu’est-ce qu’elles veulent ? Elles ne veulent pas aller aussi au paradis ?

Oh non”, dit St Pierre.” Elles veulent simplement faire une étude sur le paradis”.

Il me semble que la pratique spirituelle, c’est revenir et revenir encore à ce désir d’être au ciel, et à ce rappel que nous sommes déjà arrivés, que c’est ici que cela se passe. Et cela on l’atteint en aimant malgré tout. Lorsque vous apprenez à aimer même l’enfer, vous serez au paradis.

L’inspiration de l’innocence, le souffle de l’enthousiasme.

La “Cour des Miracles” définit le péché comme “perception sans amour”. Je suis complètement d’accord. Aussi lorsque nous recommençons à aimer tout ce qui est en nous, même ce qui pourrait être difficile à aimer, nous commençons à nous rappeler qui nous sommes vraiment. Notre nature spirituelle qui est innocence.

Carl Jung a dit :

l’acceptation de soi constitue l’essence du problème moral et l’épitomie de la perspective globale de la vie. Que je nourrisse l’affamé, que je pardonne l’insulte, que j’aime mon ennemi au nom du Christ – grandes vertus que tout cela, indubitablement. … Mais que se passerait-il si je devais découvrir que le dernier d’entre eux, le plus pauvre parmi les mendiants, le plus impudent parmi les offenseurs, l’Ennemi en personne, que tous ceux-là, c’est à l’intérieur de moi qu’ils se trouvent ? Et que je me dresse moi-même, implorant l’aumône de ma propre bienveillance ? Et que c’est moi, l’ennemi qui doit être aimé ? Si je découvre tout cela, alors que se passera-t-il ?”.

En PNL nous disons qu’il n’existe rien de tel qu’un ennemi intérieur, mais notre manière d’aider les autres consiste plutôt à souligner leur innocence naturelle d’êtres humains, et non de “faisant” humains. Si j’aime mon ennemi, qui est cet ennemi ? Aimer malgré Tout nous aide à en finir avec nos tentatives de laver le sang par le sang, de résoudre les problèmes en utilisant le niveau de pensée même qui les a créés.

Ici et maintenant

Quel est l’Esprit de la PNL ? Esprit vient du latin “spiritus”. Il signifie la respiration, respirer, le souffle, le vent. L’inspiration c’est lorsque vous inspirez, ou lorsque vous insufflez la vie en quelque chose. Être inspiré. Et c’est connecté à l’enthousiasme. Lorsqu’une personne est réellement inspirée par quelque chose, réellement excitée et enthousiaste, nous disons : “eh bien, elle est inspirée, enthousiaste”. Le mot “enthousiasme” vient du grec “entheos” qui veut dire “possédant Dieu” ou “le dieu intérieur”.

Je me demande ce que nous voulons insuffler dans la PNL. La Programmation Neuro-Linguistique est- elle une entité indépendante de nous ? Ou l’Esprit de la PNL demande-t-il notre accord ?

Mon idée est que la PNL, l’Esprit de la PNL, c’est ce dont nous l’imprégnons. Ce que nous y insufflons. Ce que nous voulons, ici et maintenant. Pas hier. Juste maintenant. Et la question que je me pose, et que je vous pose, est une question PNL : “que voulez-vous ?” “Que voulez-vous que soit la PNL ?” Quel esprit, quel souffle voulez-vous qu’elle ait ? Apparemment, l’Esprit de la PNL c’est ce que nous décidons, juste ici et juste maintenant. Est-il possible pour nous d’utiliser la PNL pour notre quête intérieure, pour l’ouverture de nos cœurs, pour découvrir notre innocence inhérente et aimer tout cela malgré tout ? Je le crois.

 

Écrit par Robert Mac Donald

Source : Paru dans le Métaphore N° 14 en Avril 1995 

 

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